Des emballages biosourcés et biodégradables pour un monde sans pétrole

Face aux enjeux environnementaux, il est urgent de sortir de notre dépendance aux énergies fossiles et notamment au pétrole. Heureusement, l’industrie de l’emballage dispose désormais d’un panel de solutions alternatives biosourcées et biodégradables.

 

Les emballages alimentaires biosourcés

 

    Plastique biosourcé : définition

    D’après la norme NF EN 16575, un produit biosourcé est :

  • Partiellement ou totalement issu de la biomasse
  • D’origine animale ou végétale
  • Majoritairement dérivé de coproduits agricoles ou de la sylviculture

 

Quelles solutions pour se passer du pétrole dans les emballages ?

 

  • Papier et carton recyclables

Le papier/carton est composé de cellulose. Ce matériau constitue ainsi le principal exemple d’emballage biosourcé et il a l’avantage d’être très performant en recyclage. On constate d’ailleurs une augmentation de son utilisation depuis l’interdiction en janvier 2022 d’utiliser des suremballages en plastique pour les fruits et légumes.

Exemples : papiers et cartons résistants aux graisses pour la restauration à emporter, emballages de biscuits et chocolats, etc.

 

  • Le PLA

L’acide polylactique, ou PLA, est un biopolymère de type polyester d’origine végétale élaboré par fermentation lactique d’un sucre.

Ce sucre est généralement de l’amidon de maïs, mais peut aussi être extrait de la canne à sucre, du blé ou de la betterave.

C’est actuellement le plastique biosourcé le plus connu et le plus utilisé.

Exemples : Barquettes thermoformées en PLA, pour l’emballage d’aliments à faible durée de conservation. Pots de yaourt en PLA.

 

  • Autres biosourcés et innovations

D’autres matières plastiques biosourcées existent et certaines sont également biodégradables : les PHA, le PBS, etc.

Par ailleurs, l’innovation tient une place importante dans la recherche de nouveaux polymères biosourcés, puisque toute matière issue de la biomasse peut être utilisée : microalgues, lignine, tanins, acides gras, protéines du lait, etc.

 

Les avantages des solutions biosourcées

 

  • Réduire notre dépendance au pétrole

Les polymères pétrosourcés consomment chaque année 44 millions de tonnes de pétrole, rien qu’en Europe !

 

Contrairement aux énergies fossiles, l’utilisation de la biomasse était partie intégrante d’un monde durable. Monde duquel nous sommes sortis !

Source : The conversation 

 

Étendre l’utilisation de matériaux biosourcés éviterait donc de consommer du pétrole et permettrait d’envisager une économie des plastiques moins dépendante des cours du pétrole, tout en réduisant la durée de retour de la ressource.

 

  • Utiliser des ressources renouvelables

Les matières biosourcées sont renouvelables, c’est-à-dire qu’elles permettent la régénération de la ressource pour une nouvelle utilisation, à l’échelle de temps humaine. Bien entendu, pour être vertueuse, l’exploitation des ressources biosourcées doit être durable, raisonnée et ne pas engendrer de déforestation.

La récente étude « Reshaping plastics » vient bousculer le secteur de la plasturgie, en montrant que les actions lancées pour le recyclage et la réduction de certains plastiques à usage unique ne permettront pas d’atteindre les objectifs affichés.

En plus du recyclage et de la réutilisation, l’utilisation de biosourcés en substitution des pétrosourcés apparaît ainsi comme une solution évidente, notamment pour les emballages.

Source : https://plasticseurope.org/wp-content/uploads/2022/04/SYSTEMIQ-ReShapingPlastics-April2022.pdf

 

Les preuves de la toxicité des microplastiques

Les preuves scientifiques de la toxicité des microplastiques commencent à émerger.

Certaines études, suggèrent entre autres que : 

  • les microplastiques en polystyrène réduisent la viabilité des cellules, se déplacent dans l’organisme, modifient le comportement des souris et changent les marqueurs immunitaires du foie et du cerveau après une exposition de courte durée
  • les particules de plastique “tendent à provoquer des conséquences multiples sur la reproduction dans une variété d’organismes, entraînant une baisse de la fertilité et des anomalies dans le développement 
  • l’exposition aux microplastiques aurait un lien avec certains cancers. Si vous souhaitez approfondir le sujet, vous pouvez consulter les sources suivantes : 

 

https://www.foodpackagingforum.org/news/microplastics-can-lead-to-behavioral-changes-in-mice

https://www.foodpackagingforum.org/news/researchers-detect-microplastics-in-human-semen-and-heart

https://www.foodpackagingforum.org/news/two-studies-associate-microplastic-exposure-with-cancer

 

Les emballages alimentaires biodégradables

Quels plastiques biodégradables ?

 

  • Les PHA (polyhydroxyalcanoates)

Les PHA sont biodégradables et s’obtiennent par fermentation bactérienne de sucres (généralement de l’amidon) ou de lipides, c’est-à-dire d’huiles végétales, notamment l’huile de colza.

Exemple : Le fabricant de cosmétiques RIMAN cherche à remplacer ses bouchons en ABS par un mélange PLA-PHA1.

 

  • Le PBS (poly(succinate de butyle)

Ce polyester aliphatique possède des propriétés similaires aux polyoléfines. À l’heure actuelle, il est issu à 35% de ressources renouvelables et il a l’avantage d’être biodégradable en conditions de compostage industriel.

Exemples : capsules de café à usage unique, plateaux alimentaires, sacs compostables…

 

  • Le PLA biodégradable

En plus d’être biosourcé, le PLA a aussi l’avantage d’être biodégradable, car compostable à haute température, c’est-à-dire en milieu industriel. Bien qu’à l’origine le PLA ne soit pas compostable à domicile, il existe désormais des additifs capables de rendre compatibles avec la certification OK compost HOME, des plastiques fortement chargés en PLA.

 

  • Innovations dans le domaine des polymères biodégradables

La quête de nouvelles solutions biodégradables, biosourcées et durables, mobilise les chercheurs du monde entier.  Voici quelques innovations : 

  • Bioplastiques à base de microalgues et d’algues vertes collectées sur les plages2
  • Polymères comestibles, à base de caséines et autres protéines
  • Polymères biodégradables à base de lignocellulose

 

Les avantages des solutions biodégradables

  • Compostabilité

Le caractère biodégradable de ces polymères permet d’envisager une valorisation grâce au compostage industriel ou domestique. 

Si ces polymères sont à la fois biosourcés et biodégradables, ce retour à la nature permet d’entrer dans une logique vertueuse de circularité, en contribuant notamment à re-carboner les sols, usés par l’agriculture intensive3. Le cycle du carbone n’est ainsi ni freiné ni bloqué.

 

  • Diminution de la pollution

La contamination4 des eaux par les nano, micro et macroplastiques atteint un niveau critique. Le recours à l’utilisation de polymères réellement biodégradables dans l’eau apparaît comme nécessaire pour de nombreuses applications, notamment pour la pêche.

 

Adoption généralisée des bioplastiques et biopolymères : quels défis ?

Il est urgent d’instaurer un cadre juridique européen

 

La Commission européenne estime qu’un cadre juridique doit être établi pour préciser dans quelle mesure ces matières plastiques biosourcées, biodégradables et compostables peuvent s’inscrire dans un avenir durable.

En ce qui concerne le compostage, l’ANSES recommande de proscrire les plastiques compostables du compost domestique, faute d’une normalisation suffisante.

L’ANSES propose ainsi d’instaurer une norme unique et obligatoire pour les produits composés de matières plastiques se revendiquant comme biodégradables ou compostables.

 

La nécessité “d’éduquer” le consommateur

 

La généralisation des plastiques biodégradables fait actuellement débat, notamment à cause du risque de confusion de la part du consommateur. En effet, celui-ci pourrait être incité à jeter ses déchets biodégradables dans la nature, ce qui n’est bien évidemment pas souhaitable. 

Néanmoins, le recyclage ne peut pas non plus être considéré comme l’unique solution, car certains déchets « perdus » dans la nature ne seront jamais récupérés pour être recyclés. Pour ces applications spécifiques, l’utilisation de polymères biodégradables est beaucoup plus réaliste !

 

Quel avenir pour l’emballage alimentaire durable ?

 

Il manque encore un cadre réglementaire et normatif clairement défini, ce qui freine l’adoption des solutions d’emballage durables.

Néanmoins, bien que les bioplastiques ne présentent qu’une faible part du packaging, leur utilisation est amenée à augmenter fortement dans les années à venir, notamment avec la collecte séparée obligatoire des biodéchets dès 2024. En Italie, ou cette collecte séparée est déjà en place depuis 2022, la collecte des bioplastiques compostables y est d’ailleurs présentée comme un modèle de l’excellence Italienne

Le PLA, le PHA et le PBS sont actuellement les polymères biosourcés et biodégradables les plus connus. Grâce à l’innovation, des solutions de plus en plus performantes apparaissent, ce qui laisse entrevoir la fin du pétrole dans le secteur de l’emballage alimentaire, dans un avenir plus ou moins lointain.

Avec sa solution 100% biosourcée et 100% biodégradable, fabriquée à partir de protéines du lait, Lactips veut contribuer à cet objectif !

 

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1 https://www.usinenouvelle.com/article/partenariat-coreen-dans-les-bioplastiques.N2172397

2 https://www.lesechos.fr/weekend/planete/eranova-du-bioplastique-a-base-dalgues-vertes-1915204

3 https://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/climat-et-si-on-cultivait-du-carbone-1396673

4  mais aussi dans l’air, les nuages, les montagnes, les sols, etc.

5  Tees de golf, matériel horticole ou agricole, etc.

6 https://eng.biorepack.org/communication/press-releases/compostable-bioplastics-food-waste-collection-model.kl

Lactips